mercredi 17 décembre 2014

Seul la fleur sait...


Misaki est étudiant en botanique, Arikawa étudie lui le droit. Rien ne les prédestinait à se rencontrer, mais le hasard les fera se croiser une première fois sur le campus, une seconde fois à la gare...

Et une troisième lorsque Arikawa est embauché par le professeur avec lequel travaille Misaki pour l'aider dans les tâches qu'il a accomplir.... Mais aurais-je oublié de te dire qu'à peine quelques heures avant, Arikawa déclarait de manière ambiguë à Misaki qu'il l'aimait beaucoup... ?

Mais qu'est-ce que Arikawa peut bien lui vouloir au final ? Il a pourtant une copine et Misaki ne sait vraiment pas quoi penser de tout ça ! Et avec un début de relation aussi particulier, parviendront-ils à s'entendre ? Et surtout, pourquoi Arikawa se comporte-t-il ainsi à l'égard de Misaki... ?!


3 Volumes - Série Terminée
Licencié par Taïfu


Avant de parler du titre en lui-même, je vais préciser qu'à l'origine je ne lis pas de yaoi pour une raison simple : le schéma du dominant / dominé est toujours ultra-caricatural et je n'y adhère tout simplement pas, la question de l'homosexualité est souvent balayé (allant jusqu'à nous présenter un univers où les personnages accepte ce fait sans aucun problème), où les scènes de sexe sont juste cru (et souvent inutile) et puis, une histoire pas forcément interessante. Certes, il existe malgré tout de bons titres, mais à cause de la prolifération de ce genre de titres, je n'ai jamais vraiment osé passer le pas de peur d'être tout bonnement déçue. Je m'étais donc jusqu'ici cantonné aux shojos (et leurs travers) et à quelques rares shonen ai qui avait en essence ce que j'apprécie dans les shojo... Et puis, j'ai entendu parler de Rihito Takarai une première fois, puis une seconde et ce que j'avais pu en lire m'avait fortement intrigué et puis, je m'étais promis que si un jour je trouvais un de ses titres en occasion (ce qui n'est jamais arrivé *rires) je sauterai le pas...



Un kaléidoscope de sentiment tout en pudeur...

Oui, commençons par le plus important pour la grande lectrice de shojo que je suis, à savoir le traitement des sentiments. Rihito Takarai à vraiment un don particulier pour réaliser ce traitement qui met en exergue certains élément en apparence anodin sans pour autant avoir le besoin d'en faire trop. Elle offre donc un magnifique kaléidoscope de sentiments tout en pudeur...

Les personnages passent ainsi par différent états, se posent différentes questions, évoluent, doutent... Sans que l'on ait besoin de tomber dans l'excès ou la fioriture inutile qui aurait tuer l'ambiance de titre. Ici, tout tiens dans la pudeur du récit où je me suis presque surprise à être presque gênée à l'idée de déranger nos personnages (oui, c'est pour dire). Les non dit sont pleinement exploitié et les textes sont aussi calibré que les silences, tout est vraiment fait pour créer une ambiance intimiste, une ambiance à la fois si simple et complexe, douce et amère... Une ambiance unique. Et puis, moi qui était relativement mal à l'aise à l'idée d'avoir un titre où "on passe par la case lit" pour un oui ou un non, ici c'est très bien dosée, là encore tout en pudeur, ce qui fait qu'au final cette appréhension est tout bonnement tombée aux oubliettes !

Ce titre qui en apparence n'aurait donc rien d'extraordinaire devient rapidement magnifique et tout simplement unique grâce à la mangaka qui maitrise parfaitement la dose de chaque ingrédient qu'elle glisse dans son œuvre pour un résultat... Sublime !


La question de l'homosexualité enfin abordée

Si elle ne se pose pas vraiment pour Arikawa, ce que j'ai trouvé au passage un peu dommage (il avait tout de même une copine au début de l'histoire), il y a un réel traitement de la question à travers le personnage Misaki et de ses questionnements ainsi qu'au travers de celui de Kawabata.

Ainsi, le côté tabou du choix qu'ils ont fait est abordé de deux points de vues qui sont aussi intéressant l'un que l'autre que je ne vais pas trop expliciter pour ne pas spoiler un élément important de l'histoire, mais par exemple Misaki sait que parce qu'il est un homme et parce qu'il aime les hommes, alors il ne pourra jamais prétendre à la première place, il se demande si ce qu'il fait est bien et se dit par moment qu'il ne doit pas espérer d'Arikawa parce qu'il ne pourra jamais être à ses côtés.

Autant de chose que je regrette de voir éludé dans d'autres yaoi où ces questions sont complétement pris par dessus la jambe. Après, les choses sont ainsi en raison du public visé par les yaoi, le but n'est pas là et le côté tabou n'est là que pour justifier que la relation est "interdite". C'est un peu dommage, mais Rihito Takarai ne m'a du coup que davantage marquée positivement !


Inutile pour moi d'en dire plus, mais tu auras compris que ce titre est du coup un réel coup de cœur que j'ai pris énormément de plaisir à lire et à relire depuis que j'ai découvert ce titre qui m'a réconcilié avec les yaoi. Et le petit truc en plus, c'est qu'une suite à été publié à cette histoire dans fleur et sens (taïfu) dont je te parlerais prochainement... En attendant, n'hésite surtout pas à jeter un œil à ce titre si m'a chronique a attisé ta curiosité ~


Chronique réalisé après la lecture des trois volumes de la série

2 commentaires:

  1. Pour ma part je lis pas mal de yaoi, j'ai même commencé à lire des yaoi avant de m'intéresser au manga au sens large. Du plus soft, au plus hard, j'en ai lu dans tout les genre et les ai apprécié selon leur qualité (dessin/narration) mais aussi selon mon humeur du moment. :)
    Perso je suis pas très romance à l'eau de rose, le je t'aime mois non plus durant 50 pages pour à la fin finir sur un petit bisous... ça m’agace un peu, c'est d'ailleurs pour ça que je lis très peu de shojo romantique. Et c'est sans doute aussi ce que j'apprécie dans le yaoi, un peu plus d'action :) Ceci dit je partage dans une certaine mesure la critique du genre que tu fait, c'est en effet très souvent (presque toujours) affreusement caricatural, la relation Uke/seme y est relativement souvent grotesque et l'homosexualité en tant que sujet abordé de façon simpliste. Au même temps l'homosexualité n'y est pas vraiment le sujet mais plutôt le prétexte, ou comment raconter des choses qu'on pourrait difficilement mettre en scène avec des couples hétéro pour cause de pudeur public.
    Dans cet univers je trouve que Rihito Takarai a quelque chose de particulier.L'art de savoir raconter peut-être. Son dessin très doux... Je ne sais pas vraiment mais avec "Seul la fleur sait" je suis tombé sous le charme de cette mangaka. Je l'ai trouvé très beau. En le lisant j'étais vraiment dedans. Ceci dit, avec le recul je trouve que l'histoire n'a en elle même rien d'original, c'est même très classique y compris dans la relation qu'entretiennent les différents personnages ou leur questionnement. Mais Takarai Rihito a ce don qui fait que malgré cela, son manga est délicieux.
    En tout cas très jolie chronique ! ça me donne envie de le relire :)

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    1. Il est vrai que l'humeur du moment peu aussi beaucoup jouer sur le fait d'apprécier ou non un titre, c'est le petit truc qui fait qu''on peut avoir un excellent titre entre les mains et ne pas l'apprécier pour autant parce qu'on passe tout simplement à côté :)

      Hahaha, pour ma part (c'est pas très dur à comprendre vu que je parle majoritairement de shojo sur le blog *mais faisons comme si ça ne se voyait pas, hein ;) *), j'aime bien les romances. Après à l'eau de rose, ça va tout de même dépendre vu que je réalise que je suis avec les années qui passe de plus en plus exigeante (ce qui est pas plus mal, c'est le signe que d'une façon ou d'une autre, j'ai grandis). Et puis, c'est aussi ça qui m'a poussé vers Seul la fleur le sait, je recherchais un beau titre et je n'ai pas été déçue.

      Après je partage aussi ton point de vue, le Yaoi est plus un prétexte pour oser des scènes plus explicites que pour ma part je ne recherchais pas (la romantic girl dans toute son essence XD) et c'est aussi sans doute ce qui fais que j'ai lu si peu de titre de ce genre (et que j'ai dû attendre d'avoir la maturité nécessaire pour apprécier de bons titres du genre comme "Le jeu du chat et de la souris" pour ne citer que lui qui m'avait juste choqué à l'époque où je l'avais lu pour la première fois < c'était le premier yaoi que je lisais et à cette époque là, je pensais vraiment que yaoi = shojo, mais avec un couple d'hommes... C'était à peu près ça, mais il aurait plutôt fallu que je parte sur quelque chose de moins "roses" que les shojo que j'avais pour références à l'époque XD).

      Il est vrai qu'avec le recul, je me suis moi aussi dit qu'au final, la beauté de l’œuvre tient plus, comme tu le dis, au don que Takarai Rihito semble avoir qu'au titre en lui-même. Mais ça n'enlève rien à ce titre en lui-même et je suis contente de l'avoir acquis.

      Et bien sûr, merci beaucoup pour ce commentaire :)

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