mercredi 24 décembre 2014

The Garden of Words

Les jours où il pleut, je ne prend pas ma correspondance habituelle et sors de la station. Dans ce parc, sous cet abri, je dessine dans ce carnet mon rêve : devenir artisan chausseur.

Ce rêve, il n'en a parlé à personne persuadé qu'il est irréalisable. Mais un jour, alors qu'il arrive à son abri, une femme s'y trouve déjà. Ils n'échangent aucun mot, puis cette rencontre ce reproduit et sans qu'il ne puisse réellement se l'expliquer, il commence à attendre encore davantage ces jours de pluie alors qu'il ignore tout d'elle : son nom, son âge ou encore ce qu'elle fait sous cet abris, comme si à elle seule, elle renfermait tous les mystères de ce monde.

Mais sous cet abris, leur relation se tisse petit à petit, coupé du monde par la pluie...

1 OAV (45 minutes)
Licencié par Kazé

« Quand j'étais petit, le ciel était plus proche, bien plus proche. C'est pour ça que j'aime la pluie qui amène avec elle l'odeur du ciel. »
Akizuki
 
L'univers présenté est très simple, il possède en effet peu de personnage, peu de dialogue et l'OAV en elle-même ne dure que quarante cinq minutes. 
Mais si l'univers est simple en apparence, cela ne veut absolument pas dire qu'il est pauvre ou ennuyeux, bien au contraire ! Parce que cette apparente simplicité cache toute la complexité de la relation qui se joue entre nos personnage, parce que certains silences sont bien plus équivoque que mille et un mots, parce que tout n'est pas toujours aussi évident qu'il y parait... The Garden of Words créer durant ces quarante cinq minutes un univers particulier, coupé de tout et entouré par la pluie qui vous piège et arrête le temps.


 « Mais à vrai dire je ne voulais pas... Que la saison des pluies se termine. »

Oui, loin de là l'idée d'inclure moult scènes tragiques, moult dialogue superflu pour éviter les temps morts (appelons ça comme ça), The garden of words va lui réussir le tour de force de n'inclure que le strict nécessaire dans son film et créer ainsi une narration très pudique, très discrète et au final vraiment très belle ! Tout est pesé, dosé au milligramme près pour un résultat... Qui est honnêtement très réussit et je ne peux donc que tirer ma révérence tant le pari aurait pu être risqué / osé. Malgré les longs silences, je ne me suis pas lassée et je n'ai pas été tenté de miniaturiser le lecteur pour aller voir ailleurs, la beauté des paysages vous hypnotise (aurais-je oublié de te dire combien ils étaient magnifique) et le bruit de la pluie vous berce... Et quand la fin arrive au final bien trop rapidement, le rythme s'accélère un peu pour retomber sur une très jolie conclusion.


The Garden of Words est donc un film d'une rare beauté qui, l'espace d'un instant vous coupe du monde pour vous happer dans son univers d'une incroyable simplicité pourtant bien plus complexe qu'il n'y apparait au premier regard. Une véritable perle pour laquelle j'aspire à présent à me procurer le manga et le roman dont j'ignorais encore jusqu'à l'existence il y a moins d'une heure !



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